USA/Présidentielle : Politique Africaine : Harris, Rien De Clair Pour Le Continent

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 05 novembre 2024 dans Échos du monde | Temps de lecture: 4 mins

USA/Présidentielle : Politique Africaine : Harris, Rien De Clair Pour Le Continent
L'Afrique en marche

Si beaucoup d’Africains redoutent le retour de Donald Trump, c’est le flou total par rapport à la vision politique africaine de Kamala Harris.

De la convention démocrate, qui s’est close le 23 août dernier à Chicago, jusqu’au dernier jour de la campagne, dans le paysage politique américain qui s’est reconfiguré avec le retrait de Joe Biden et le positionnement de Kamala Harris, celle-ci n’a rien dit de l’Afrique.

Loin de pouvoir être ramenée à un simple changement de positionnement, la désignation de la nouvelle candidate rebat les cartes.

Cependant, l’Afrique ne saurait articuler quelque vision africaine de la part de la candidate démocrate.

Tout porte à croire qu’elle est seulement venue mettre en difficulté, Donald Trump plongé dans le désarroi par le départ de son meilleur ennemi, Joe Biden.

S’agissant d’impact d’enjeux politiques à venir au profit de l’Afrique, tout porte à croire que Kamala Harris s’est plus attardée sur la teneur d’une campagne marquée par un ton populiste de Donald Trump.

En analysant les nouvelles dynamiques de cette campagne électorale lourde d’enjeux, l’Afrique n’a rien de concret de la part de Kamala Harris.

En s’appuyant sur le seul débat télévisé entre Donald Trump et Kamala Harris, l’unique débat en date du mardi 10 septembre dernier, rien n’a filtré.

Durant ce débat, la candidate démocrate a passé son temps à démontrer que le retour de Trump sera une catastrophe pour les États-Unis.

Même si le débat n’a pas permis d’y voir beaucoup plus clair sur le contenu du programme de Kamala Harris, durant ce débat, face à l’accumulation de mensonges, de théories complotistes (les immigrés voleraient ainsi les animaux de compagnie des Américains pour se nourrir), et de vantardises, Kamala Harris n’a pas pensé à l’Afrique.

 

…À DÉFAUT D’UNE VISION

Les Africains se focalisent sur le dernier voyage de la vice-présidente américaine, Harris en tournée en Afrique où elle était au Ghana, en Zambie et en Tanzanie en mars dernier à défaut d’une vision claire pour l’Afrique de sa part.

Lors de sa tournée, elle a rencontré le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, la présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan ainsi que le président zambien, Hakainde Hichilema.

Selon elle, l’Afrique est ;« l’avenir du monde ». Par cette déclaration de foi,
elle entendait dénoncer la Chine et la Russie pour leurs liens avec le continent et présenter un « programme positif» de la part des USA.

La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, dans ces trois pays d’Afrique, a tenté de promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent l’ avenir du monde.

Le déplacement de Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie avait donc pour objectif, de renforcer les liens entre les Etats-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump. Durant le mandat de celui-ci, il a longtemps considéré l’Afrique comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités

Par ce voyage, les USA voulaient éliminer les idées reçues sur ce que signifie vivre, travailler et investir en Afrique. Par ce voyage, Kamala Harris est convaincue que l’innovation et les idées africaines façonneront l’avenir du monde.

Ce voyage s’inscrivait également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources.

Par rapport à la Chine, les USA sous les démocrates ont de vraies inquiétudes au sujet des prêts chinois. Pour les États-Unis, ces prêts permettent à Pékin d’accroître son contrôle sur les économies fragiles du continent.

Par ce voyage, les USA revendiquaient un « programme positif » qui repose sur la transparence et des partenariats entre le public et le privé.

Au terme de ce voyage de Kamala Harris en Afrique en mars dernier, l’allègement de la dette, la démocratie, la croissance économique, la sécurité alimentaire et les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine ont été évoqués.

En somme, Kamala Harris va s’inscrire à la suite de Joe Biden. Celui-ci a un penchant pour le climat. C’est important pour les pays d’Afrique dont certains ont des régions équatoriales et qui font face aux changements climatiques.

On ne doit ignorer des progrès réalisés sous l’administration Biden avec le sommet USA/Afrique mis sur pied par Barack Obama, ignoré par Trump et remis en orbite par Joe Biden.

En héritage, si Kamala Harris gagnait, que fera-t-elle de la décision de Joe Biden d’accorder deux places au Conseil de Sécurité de l’Onu (sans droit de véto) aux pays africains ?

Saroukath SALIM correspondante aux USA

Site lafriqueenmarche du 5 novembre 2024 No 761

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