Dans les entreprises de textile en Afrique, le combat fait rage entre Japonais et Chinois au sujet de la technologie adéquate.
« En matière de technologie textile, certains préfèrent la "Toyota Jat 910" pour ses qualités techniques...», dixit Christopher Bisu, ingénieur textile et matériaux avancés. « D''autres misent quant à eux sur le savoir-faire chinois avec "Shandong""», poursuit encore l'expert.
Après cette mise au point, il décortique en premier lieu les mérites de la Japonaise : « Pour ceux qui ont choisi "Toyota JAT 910", plusieurs raisons les motivent. D'abord, il y a le fait d'avoir des tissus de la plus haute qualité et au coût le plus bas possible...», dit le spécialiste pour éclairer notre lanterne.
Il conclut que : « "Toyota" présente un système d'insertion de trame "Sensor". Il s'agit de miser sur cette technologie qui valorise l'insertion de la trame lors du passage du fil.»
Stefen Amoka, également ingénieur textile et spécialiste en Fashion Technology encense lui aussi à son tour la stratégie de Toyota Jat 910 : « Cette stratégie japonaise est de quatrième génération. Mieux, elle permet de réaliser des économies d'énergie supplémentaires et de tisser des tissus difficiles à grande vitesse...».
Il poursuit et finalise son analyse : « La Toyota JAT 910 permet aussi l''automatisation d'usine et son fonctionnement rapide pour une bonne productivité. Dans le domaine textile, comme beaucoup tiennent à la réalisation d'une entreprise durable pour un avenir prospère, cette technologie a naturellement du succès.
À LA PAGE CHINOISE...
Il y a également des admirateurs de la technologie de Shandong. Ceux-ci vantent l'optimisation de sa chaîne industrielle.
Pour Pentsil Lidu, un autre ingénieur de textile spécialisé en Design textile et innovation pense que : « Avec Shandong, vous avez un mécanisme industriel qui permet d'obtenir rapidement des résultats.».
«Avec Shandong, vous réalisez un processus clé de teinture sans eau. De même, la technologie Shandong, avec un processus textile léger met aussi en exergue un système de pointe très faible en émission de carbone...», fait-il encore savoir.
...DES EXEMPLES CONCRETS.
À la question, d'avoir des exemples concrets en Afrique, l'expert Stefen Amoka, cite le cas de Glo-Djigbe Industrial Zone (GDIZ). Pour lui : « À Glo, c'est Toyota Jat 910 qui domine. Faisant foi à mes collègues spécialistes, là-bas, les investisseurs ont préféré faire recours à la technologie japonaise...».
Il conclut : « À Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ), au département de filature, au département de tissage, au département de traitement, le constat est clair. C'est Toyota Jat 910 qui prédomine. Et les investisseurs se réjouissent d'avoir une technologie japonaise qui permet de transformer le coton brut en produits à haute valeur ajoutée.».
Le spécialiste Christopher Bisu, quant à lui vante les mérites de Shandong en Afrique. Avec cette technologie chinoise, certains pays africains comme l'Angola, le Lesotho, la RDC et le Ghana...ont fait leur choix chinois.
Entre Japonais et Chinois, le combat technologique n'est pas prêt de s'arrêter, car il s'agit de valoriser chacun de son côté, un mécanisme industriel qui allie performance, environnement et qualité du produit.
Que deviendra cette guerre entre technologie textile japonaise et chinoise maintenant que Donald Trump, subitement devenu douanier en chef du monde applique sans ménagement depuis ce 5 avril, des tarifs douaniers dont les répercussions n'épargneront pas le secteur textile?
Wilfried GBÊGAN correspondant au Nigeria
lafriqueenmarche du 3 mars 2025 No 870