L’auteur de la vidéo de la victime de Natitingou a été relaxé purement et simplement. «Ouf ! Total soulagement.», ont dit les Béninois de Cotonou au Bénin et même à Washington aux Etats Unis.
Pour cause, le premier jugement de l’auteur de la vidéo de la victime de la bavure policière de Nati avait suscité curiosité et surtout émoi.
Aussi bien au Bénin que sous d’autres cieux. Car à ce premier jugement, l’auteur de l’image révélatrice de la bavure policière devrait subir une peine d’emprisonnement.
C’est une sentence incompréhensible, a priori. Au motif que le scénario de Nati ne relève pas d’une première dans l’histoire tumultueuse des bavures policières au monde.
VÉRITÉ A WASHINGTON..
On pense notamment au célèbre cas Georges Floyd, du nom de ce jeune noir Américain étouffé par des policiers à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
L’intérêt de ce cas réside en ce que l’auteur de la vidéo dénonciatrice de la bavure policière, l’auteur de l’image, a été récompensé au pays de l’ Oncle Sam.
Il paraissait alors ahurissant que les mêmes causes ne produisîssent pas les mêmes effets dans ce monde en perpétuelle globalisation.
… VÉRITÉ À NATI
«Ne pouvant pas créer ce qui est juste
fut fort, on a créé ce qui est fort fut juste.». Cette extraordinaire définition du droit, de la justice, qui semblait prendre le pas sur toutes autres considérations sous les tropiques, est battue en brèche par le procès de Natitingou.
A la dernière audience consacrée à cette affaire, le juge a retenu une relaxe pure et simple de l’auteur de la fameuse vidéo qui a fait le tour du monde _ oui,du monde _ .
Comment le Bénin aurait il été perçu au plan de sa justice si la décision rendue avait pris une autre direction ?
Le droit a été dit. Et le bon droit. Au grand soulagement de tout un peuple, encore sous le choc de la cascade de bavures policières engendrée par la répression des violations du code de la route.
Beaucoup n’ont certainement pas idée de la portée sociale, voire politique, de la décision rendue au terme du procès de Natitingou.
Ce jugement booste, d’une manière ou d’une autre, le climat d’apaisement voulu et recherché par tous les acteurs du pays, épris de justice,de paix et de cohésion sociale.
Dans un contexte hautement politique, hélas peu serein, à quelques mois des consultations générales de 2026, beaucoup avaient une vraie inquiétude parce que 2026, c’est demain.
Mais après Natitingou, une sorte de sérénité est de retour.
Par Vincent METONNOU
Site L’Afrique en marche du 1er mai 2024 No 630