Wadagni : abandonner Talon et cap sur Abidjan ?

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 29 juillet 2024 dans L’Editorial de Titus FOLLY | Temps de lecture: 4 mins

Wadagni : abandonner Talon et cap sur Abidjan ?
L'Afrique en marche

L’Editorial de Titus FOLLY

Romuald Wadagni est pressenti pour être le dauphin de Patrice Talon. Va-t-il s’éclipser pour un autre choix de carrière, celui de la présidence de la BAD ? Analyse dans l’exercice de L’Editorial du jour.

A l’heure des changements climatiques, je dis comme le pape François : « Notre nature s’écroule.».Préservons-la donc.

Le magazine panafricain, « Jeune Afrique » a annoncé la candidature de Romuald Wadagni à la présidence de la Banque africaine de développement.

On attendait Romuald Wadagni au Palais de la Marina en 2026. Avec cette candidature annoncée, a-t-il choisi d’abandonner Patrice Talon son mentor pour faire valoir ses compétences sur les rives du lac Ebrié à Abidjan à la BAD? A-t-il déposé ce dossier avec ou sans le soutien de Talon? Pourquoi refuse-t-il la vaillance ici pour 2026 pour l’héroïsme à l’extérieur à la BAD ?

Depuis la fameuse réunion du 1er avril 2024 entre Patrice Talon et un cercle très fermé de ses caudataires, le nom de Romuald Wadagni aurait été divulgué aux nouvellistes.

ABIDJAN LOIN…

À l’inventaire fermé à l’intérieur, cette réunion n’a jamais été démentie par les services officiels de communication de la Marina.

Mieux, c’est au terme de cette réunion que l’expert et cousin de Patrice Talon, en occurrence Johannes Dagnon est tombé en disgrâce et déchargé de tous ses postes.

Après cette fameuse réunion ébruitée avec ses contingences, nombreux étaient les compatriotes qui juraient que le prestigieux poste de président du Bénin en 2026 tomberait sans coup férir dans l’escarcelle de Romuald Wadagni. Contre toute attente, le « superintendant » du Bénin est annoncé en lice pour la BAD.

Entre le poste de président du Bénin et celui de la BAD, en matière de comparaison, les deux n’ont pas la même charge ni les mêmes pesants.

Si le premier permet d’avoir un destin national dans le concert d’espérances, le second (un poste pour technocrate), évite des accessoires de conjugaison.

Doit-on être surpris du choix du ministre des Finances?

Pour ceux qui comme nous avions suivi sa dernière interview sur RFI dans l’émission : « Échos d’ici, Échos d’ailleurs » en 2023, mon confrère lui demandait : « S’il ne pense pas à la présidentielle en 2026 en se rasant chaque matin? ». La réponse de Romuald Wadagni a été sans équivoque. Il ne veux pas du fauteuil présidentiel. En déposant son dossier à la BAD démontre-t-il qu’il ne veut pas du pouvoir en 2026?

Dès lors, dans la logique de cette déclaration urbi sur RFI, la BAD semble donc lui offrir une bonne cuvée. Au regard de ses fulgurances, l’expert comptable préfère aller chez les « vicaires » pour
altérer la stratégie présidentielle que de se retrouver en génuflexion pour signer l’armistice devant les « maréchaux » de la classe politique.

…DE COTONOU

Pour prendre le pouvoir ici en 2026, Romuald Wadagni est conscient qu’il doit agir comme un foncier du fait de la rhétorique intensive et de la courbette.

Mieux, il sait qu’il faut recourir à la ploutocratie locale pour « collecter » les moyens pour la « campagne de charité ». Tout cela n’était-il pas de nature à rebuter le placide technocrate?

Ce qui est certain, Romuald Wadagni vient des « entrailles » politiques de Patrice Talon. S’il a déposé son dossier, c’est qu’il l’a fait en étroite concertation avec son chef sans aucun écran de fumée. Le contraire reste le contraire.

Mai 2025 n’est pas loin. C’est l’échéance fatidique pour l’élection à la BAD. Si Romuald Wadagni s’éloigne pour Abidjan,
il va falloir que Patrice Talon concocte d’autres odeurs appétissantes par sa cheminée. Sourire

2026 ! Prenons notre mal en patience, car les compléments s’écroulent avec le temps même si Patrice Talon est réputé pour son ardeur à distiller sa « science exacte politique ».

Site L’Afrique en marche du 29 juillet 2024 No 704

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

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