Destruction D'un Drone : Quand L'Algérie Choisit Son Camp Entre Le Mali Et Les Rebelles

Mise en ligne : Houéssou Charbel | Publié le 06 avril 2025 dans Africa UP | Temps de lecture: 3 mins

Destruction D'un Drone : Quand L'Algérie Choisit Son Camp Entre Le Mali Et Les Rebelles
L'Afrique en marche

La Chronique internationale de Salifou DIAGNE


L'Algérie a abattu un drone de l'armée malienne dans la nuit du lundi 31 mars au mardi 1er avril, à la frontière entre les deux pays. Que veut exactement l'Algérie Au Mali?

La destruction d'un drone malien près de Tinzaouatène, à la frontière entre l'Algérie et le Mali a été revendiquée par l'armée algérienne.

En effet, le ministère algérien de la Défense, dans un communiqué publié le même jour, revendique : « la détection et la destruction » de ce drone qui aurait, selon Alger, « pénétré l'espace aérien national de deux kilomètres ».

Pour cette "raison", le ministère algérien de la Défense, la distance parcourue par ce « drone de reconnaissance armé » à l'intérieur du territoire algérien suffit pour qu'il soit abattu.

Au regard de ce communiqué officiel, c'est donc clair. L' armée algérienne assume en toute responsabilité son acte de détruire cet aéronef sans pilote qui s'est écrasé à proximité de Tinzaouatène.


QUESTIONS LÉGITIMES...

La destruction de ce drone est un acte d'hostilité. Il s'ajoute à la série déjà longue de déclarations et de prises de position de la part de l'Algérie contre le Mali.

Le théâtre d'opération (proximité de Tinzaouatène) n'est pas un effet de hasard. Cette zone est l'épicentre des rebelles indépendantistes du Front de libération de l'Azawaddu (FLA). L'armée algérienne a-t-elle agi, car ses alliés étaient visés par ce  drone? 

Aujourd'hui, à la science politique algérienne qui soutient sans ambages les rebelles en perte de vitesse depuis leur déculottée à Kidal, voici maintenant les initiatives militaires. 

En abattant ce drone malien, l'Algérie tente curieusement de justifier son acte par une logique qui englobe une variété de sous-champs belliqueux.

Dans les écoles de guerre, la riposte contre le survol d'un territoire respecte les fondamentaux d'une discipline dont la rigueur est connue de tous. 

Et dans les écoles de guerre, en cas de survol par inadvertance, il y a toute une série d'affiliation moins stricte pour une solution alternative. 

Doit-on enseigner ou renvoyer l'armée algérienne pourtant grande face à la France en marche vers l'indépendance de 1954 à 1962 à l'école de la sommation ou de communiqué de protestation comme possibilités? 

Malheureusement, l'Algérie a préféré utiliser ses mains puissantes qui résonnent au-dessus des montagnes pour tenter d'impressionner le Mali des fiers guerriers.

C'est inadmissible que l'Algérie après cet acte chante sa joie. L'Algérie a-t-elle-choisi son camp entre le Mali et les rebelles indépendantistes du Front de libération de l'Azawaddu (FLA)?


lafriqueenmarche du 6 avril 2025 No 873

155 lectures