La Chronique Internationale de Salifou DIAGNE
La jeunesse togolaise à partir de ce matin, et ce pour trois jours, veut donner de la voix contre le régime de Faure Gnassingbé. Leur initiative est-elle un simple baroud d'honneur ou une mouvement pensé pour "tancer" le pouvoir après la réforme constitutionnelle de mai 2024 et la vie chère qui mine ce pays ?
La jeunesse togolaise bombe le torse depuis quelques jours. Elle jure que dès ce matin, et ce pour trois jours, à partir de l’aube qui luit après les sombres nuits du 6 et 7 juin derniers qu'elle veut écrire l'histoire d'un mouvement d'émancipation.
Gémissant sous l'autoritarisme d'un régime qui s'éternise de père en fils, la jeunesse togolaise dès ce matin dit : « Amis, reprenons courage avec une joyeuse espérance».
Après les armes, que de chutes du fait de la dictature qui engonce ce pays depuis 1967,
la jeunesse togolaise promet que : « Les 26, 27 et 28 juin 2025, sonneront la délivrance, s'appuyant sur la puissance de leur force libératrice...».
Rappelons que ceux qui ont pris d'assaut la rue les 6 et 7 juin, ont été raflés.
ENTRE ESPOIR ET DÉSENCHANTEMENT...
Au-delà de la dictature et de tout son cortège, prenant en dégoût la vie,
avec des cœurs découragés, comme de pauvres naufragés de la lagune de Bê à Lomé, vie chère, délestage, chômage...sont également dans le convoi contesté. Et la jeunesse togolaise de dire : « Jeunes, que peut notre énergie !».
Depuis 1967, sans cesse à nouveau vaincue, pauvre âme abattue, la jeunesse togolaise veut cette fois-ci, faire tomber les chaînes pour un affranchissement, après les luttes vaines.
Donc en route pour trois jours, la jeunesse togolaise prédit : « Point de doute, le but est si grand au bonheur promis, qui s’élance et qui s’avance.».
Ce défi n'est-il pas trop grand pour cette jeunesse togolaise quand on sait que le régime de Faure Gnassingbé plie depuis 2005:comme un roseau, mais ne rompt jamais?
Face aux velléités, aux attaques, le pouvoir de Faure Gnassingbé sait se défendre.
Avec la réforme constitutionnelle qui lui permet de passer de président de la République au président du Conseil, et si près du trône, sa couronne, peut-il accepter en vainqueur, la défaite ?
Avec une armée répressive, une justice aux ordres qui criminalise tout mouvement de contestation, avec les médecins qui savent détecter les "fous" et les expédier dans un centre psychiatrique, le régime de Lomé jure également et promet à la jeunesse : « Point de tièdes, de peureux ! Qui se lasse perd sa place au banquet des cieux. ».
Le pouvoir togolais n'est pas du genre à accepter la croix du Christ.
Dès ce matin, d'un pas ferme, jusqu’au terme, loin de Lomé, on croise les doigts pour le peuple togolais qui veut changer son destin.
lafriqueenmarche du 26 juin 2025 No 942