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L'Editorial de Titus FOLLY Les champions de la fontaine humaine dans l'espace public vivent un sale temps ces derniers jours. Près d'une vingtaine de compatriotes sont tombés dans les mailles de la Police. Leur faute : avoir "arrosé" les  nouvelles fleurs de la République et autres lieux. Dans l'exercice de L'Editorial du jour, et si on analysait cette traque trop retardée?    «Braquez vos zizis ailleurs ! », tel est désormais le message particulier contre les "pipisseurs" de Cotonou.  Après les trottoirs et caniveaux, les nouvelles fleurs de la République qui sont là pour embellir Cot...

L'Editorial de Titus FOLLY


Les champions de la fontaine humaine dans l'espace public vivent un sale temps ces derniers jours. Près d'une vingtaine de compatriotes sont tombés dans les mailles de la Police. Leur faute : avoir "arrosé" les  nouvelles fleurs de la République et autres lieux. Dans l'exercice de L'Editorial du jour, et si on analysait cette traque trop retardée?   

«Braquez vos zizis ailleurs ! », tel est désormais le message particulier contre les "pipisseurs" de Cotonou. 

Après les trottoirs et caniveaux, les nouvelles fleurs de la République qui sont là pour embellir Cotonou, à leur tour, se  transforment en urinoirs "parfumés" au pipi.

Certes les fleurs ont besoin d'eau, mais pas celles des jets humains nocturnes ou diurnes. Elles veulent de l’eau claire, pas des cocktails biologiques venant des arrosoirs humains. 

On nous dira que l'urine a des sels minéraux comme le sodium. Cependant, n'oublions pas qu'elle a également des composés organiques tels que la créatinine et l'urochrome qui ne font pas du bien aux fleurs pour leur photosynthèse. 


Conclusion: chaque goutte d'urine fane, jaunit et condamne à une mort prématurée les fleurs récemment mises en terre à Cotonou. Mieux, on ne doit plus chercher un mur, un endroit discret pour déverser le trop plein.


AUTRES TEMPS, AUTRES MŒURS...

Après les lourds investissements consentis pour orner Cotonou, il est inadmissible de continuer la politique de l'autruche face à ce phénomène de jets d'urine dans l'espace public.

Uriner en public est une infraction, car : «Nul ne doit uriner ou déféquer dans un lieu public.», dit la loi. Et c'est fort de cela qu'une vingtaine de compatriotes, malheureusement sont dans les mailles de la justice.

Les “pipisseurs” de Cotonou, loin d'être des acteurs marginaux, ont désormais du pain sur la planche dans leur animation de rue. L'univers de la répression  doit les obliger à redoubler de créativité.

Autrefois cantonnés aux coins de rue, aux marchés et aux carrefours, les "pipisseurs" n'ont plus peur d'arroser les fleurs de la Nation (sans mélange de satire, d’humour ou de dérision).

La multiplication des sommations murales : « 5000 F.CFA en cas de...», sont pour nombre de compatriotes de simples plaisanteries. Maintenant, plus rien ne sera comme avant.

Mais que faire dorénavant quand  l’envie est trop forte dans une ville comme Cotonou qui manque cruellement de toilettes publiques? Rien !

En attendant les toilettes publiques, il faut saluer quelques initiatives isolées des paroisses catholiques de Cotonou.

C'est le moment de saluer la vision futuriste de l'abbé Jonas Ahouansou, Ex curé de St Michel de Cotonou.

Dégoûté par les odeurs pestilentielles dues aux urines le long de l'enceinte de cette paroisse, après les multiples sensibilisations lors de ses homélies, ce curé est passé à l'acte en 2010, en faisant construire une vingtaine de toilettes et une trentaine d'urinoirs. 

Cette infrastructure, au-delà des fidèles de cette paroisse, accueille jusqu'à présent, de nombreux usagers du marché Dantokpa, ce lieu de commerce n'étant pas loin de St Michel.

Cette expérience a fait boule de neige et d'autres paroisses de Cotonou, ont adopté le modèle. C'est le cas de St Jean et Bon pasteur.

Après la répression,  Cotonou en transformation, doit avoir un répertoire de toilettes publiques disponibles et sans difficulté d'accès au nom de l'hygiène urbaine et de la salubrité publique. 


...DES CAS D'ÉCOLE 

Et si Cotonou s'inspirait de Kigali au Rwanda? Cette ville a toujours eu mon coup de cœur. Il faut s'y rendre pour constater. Et dire urbi que c'est la capitale la plus propre d’Afrique, n'est pas exagéré. 

Si en évoquant le Rwanda, certains ont le prurit du fait de la dictature pyramidale qui y règne, Cotonou peut aller à l'école de Port Louis (Île Maurice),Tunis (Tunisie), Rabat (Maroc) ou Pretoria (Afrique du Sud).

Cotonou a tellement drainé les jets d'urine que des incantations expiatoires n'y peuvent rien. 

Seules les toilettes publiques peuvent "purifier" cette ville. Nous sommes à une époque charnière où on ne peut plus retarder notre élan commun. 


lafriqueenmarche du 17 septembre 2025 No 1005

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