Mali: « Un Ministre Ça Se Ferme Ou Ça Démissionne…». Maïga Finalement Limogé Par Goïta

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 21 novembre 2024 dans Africa UP | Temps de lecture: 3 mins

Mali: « Un Ministre Ça Se Ferme Ou Ça Démissionne…». Maïga Finalement Limogé Par Goïta
L'Afrique en marche

La Chronique internationale de Salifou DIAGNE correspondant en Belgique

 

Peut-on être chef du gouvernement et critiquer ouvertement le chef de l’État ? C’est le scénario auquel on vient d’assister au Mali. Assimi Goïta après réflexions a donc décidé après ces contingences de limoger le 1er ministre Maïga.

Choguel Kokalla Maïga n’est plus le 1er ministre du Mali. Un décret publié hier soir lui retire ses charges de chef de gouvernement.

Le même décret limoge avec le 1er ministre, tous les autres membres du gouvernement.

Qui sera le remplaçant de Maïga ? Assimi Goïta n’a pas encore décidé.

Doit-on être surpris par cette décision du patron de la junte de se séparer de son chef de gouvernement ?

Contre toute attente, le civil a décidé de changer son fusil d’épaule contre son patron qui est militaire, général de surcroît.

Avant de poursuivre cette analyse, méditons
une célèbre citation que
l’histoire a gardé dans les archives.

Cette citation émane de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre français : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. ».

Le 1er ministre Maïga se plaint publiquement qu’il est anesthésié par les fragilités administratives et politiques du fait de la junte qui ne l’associe pas, et mieux qui le met à l’écart s’agissant des grandes décisions relatives à la vie de la Nation. C’était à l’occasion d’une manifestation du 1er anniversaire de la victoire historique de l’armée à Quidal.

 

ENTRE DEUX CHOIX…

Après cette sortie de route fracassante de la part du 1er ministre, faut-il cliquer de manière astucieuse sur le bouton discorde d’obédiences entre les deux personnalités de l’Etat malien?

Assimi Goïta a donc pris ses responsabilités pour faire quitter le frustré de
l’attelage gouvernemental simplement avant qu’il ne soit tard.

Dans ce que les Américains appellent : « Game Of Politics », force est de reconnaître que le 1er ministre a frappé sur une mauvaise percussion.

Les enjeux des prochaines élections sont-ils pour ce début de tentative d’émancipation de la part du chef de gouvernement? Que faire maintenant?

La meilleure solution pour Assimi Goïta c’est de débarquer Choguel Kokalla Maïga sans jeu de simulation politique.

Le masque est tombé. tout porte à croire qu’au fur et à mesure que les virages des échéances électorales approchent, le 1er ministre Maiga avec la cacophonie des ambitions ne peut plus être un partenaire fiable pour la junte pour l’avenir du pays.

Ce qui est certain, ce coup de gueule du 1er ministre ne peut empêcher les militaires de dérouler leur expresse roulette.

Assimi Goïta a bien fait en rompant le cordon ombilical avec le chef du gouvernement. Cela est primordial pour éviter le début de la mastication des coups tordus.

En critiquant les militaires de la junte, Maïga souscrit à un code d’extrême fragilité politique. Au même moment, ceux qui ont été critiqués sauront surfer sur l’urgence et la vigilance afin d’éviter d’autres mouvements d’escarmouches.

Méditons encore cette citation du ministre français Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. ».

Salifou DIAGNE correspondant en Belgique.

Site lafriqueenmarche du 19 novembre 2024 No 769

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