L'accord de Washington exige entre autres, le renvoi des 1000 FDLR encore actifs en RDC. Alors que tout se mettait en branle pour la concrétisation de cette phase, vint un rapport onusien qui fait état de la présence de 6000 militaires rwandais. Ceux-ci ont épaulé le M23 en janvier dernier.
De ce fait, dans le cadre de l'Accord de Washington, les observateurs avertis doivent se demander : « Par où commencer ? Par les militaires rwandais ou les FDLR ? ».
Ces inquiétantes informations ébruitées secouent la région des Grands Lacs. En effet, 6000 militaires des Forces de défense rwandaises (RDF), avec des unités bien équipées, ont épaulé le M23 en janvier 2025.
Cette implication militaire a été confirmée dans l’Est de la RDC par de nouvelles révélations selon un rapport confidentiel émanant de sources onusiennes et corroboré par plusieurs témoins sur le terrain.
Dans le Nord-Kivu au cours du mois de janvier 2025, sous couvert de manœuvres clandestines, 6000 militaires rwandais ont soutenu les lignes du M23 dans des zones stratégiques comme Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Cette implication rwandaise, bien que déjà évoquée par le passé, prend une nouvelle dimension avec l’ampleur des effectifs mobilisés. Des images satellites, des interceptions radios, ainsi que des témoignages d’habitants de villages envahis, pointent vers une présence massive de soldats rwandais. Ceux-ci portent des uniformes du M23 ou opérant en soutien logistique, tactique et technologique.
Au total, 6000 militaires rwandais auraient activement soutenu les rebelles du M23 pour la prise de Goma.
...ÉQUATION DIFFICILE
Entre dégager 6000 militaires rwandais et renvoyer 1000 FDLR, quelle sera la priorité ? N'est-on pas devant un choix cornélien ?
La diplomatie américaine a du pain sur la planche. Et ce pour plusieurs raisons. Avant la pression était sur la RDC, contrainte de donner carte blanche pour désarmer les FDLR.
Désormais, tout porte à croire que la pression doit changer de camp avec le Rwanda sous le regard inquisiteur international, doit donner une réponse adéquate, lui qui exigeait un désarmement immédiat des FDLR.
Le Rwanda, face à ces accusations, ne doit-il pas balayer devant sa porte avant d'exiger la propreté ou la salubrité à la devanture de l'autre ?
À défaut, la diplomatie américaine doit brandir son bâton de façon concomitante sur les deux camps, aussi bien le Rwanda que les FDLR.
Face à une opération militaire d’envergure, planifiée et coordonnée par Kigali, le Rwanda ne peut éviter la mobilisation diplomatique et militaire plus ferme de la communauté internationale.
Il contraindre Kigali à se retirer du territoire congolais et à cesser tout appui aux groupes armés.
Retirer ses 6000 militaires de la RDC tout en exigeant le démantèlement des FDLR ne serait-il pas plus conforme avec la situation sur le terrain.
Ghislain TINDUDU
lafriqueenmarche du 6 juillet 2025 No 947