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L'Editorial de Murielle MENSAH  À la réplique de la France, notre source d'inspiration, voici la mouvance présidentielle sous l'égide de Patrice Talon qui nous propose notre Sénat au carrefour de sa fin de mandat. Quels en sont les enjeux juridiques, constitutionnels et politiques? Le Sénat sera-t-il un instrument de stabilité démocratique ou, au contraire, un fardeau institutionnel?  Beaucoup de compatriotes s’interrogent sur l’opportunité de créer un Sénat, une chambre haute censée compléter le travail de l’Assemblée nationale.  Si l’idée séduit certains parmi les Béninois, c'est par...

L'Editorial de Murielle MENSAH 


À la réplique de la France, notre source d'inspiration, voici la mouvance présidentielle sous l'égide de Patrice Talon qui nous propose notre Sénat au carrefour de sa fin de mandat. Quels en sont les enjeux juridiques, constitutionnels et politiques? Le Sénat sera-t-il un instrument de stabilité démocratique ou, au contraire, un fardeau institutionnel? 

Beaucoup de compatriotes s’interrogent sur l’opportunité de créer un Sénat, une chambre haute censée compléter le travail de l’Assemblée nationale. 

Si l’idée séduit certains parmi les Béninois, c'est parce que sur le modèle occidental, le Sénat va renforcer la démocratie et stabiliser les institutions.


...CHOIX POUR L'HISTOIRE

D'abord, soulignons une quête d’équilibre institutionnel. En effet, la mise en place d’un Sénat est souvent présentée comme un moyen de consolider la démocratie et de renforcer l’équilibre des pouvoirs. Dans les systèmes bicaméraux, le Sénat joue un rôle de contrepoids en examinant les lois votées par la chambre basse, limitant ainsi les excès d’un pouvoir législatif concentré.

Le Sénat, lorsqu’il est bien conçu, permet de "digérer" les décisions rapides de l’Assemblée. 

Il permet également de "tempérer" les ressentiments démocratiques d'éloignés de la capitale de la politique. Par expérience, la création d’un Sénat apparaît comme un symbole de maturité politique.

Et comme les deux "promoteurs" de la mouvance présidentielle, pour nous qui sommes de la diaspora, on pourrait donner notre caution, si tout se passe bien.

Mais avant, il y a des obstacles juridiques et constitutionnels persistants à surmonter. 

En effet, la mise en place d’une telle institution ne se fait pas sans heurts. Sur le plan juridique, elle nécessite une révision profonde de la Constitution, la redéfinition des compétences des deux chambres et parfois la réorganisation des institutions locales.

Les questions liées au mode de désignation des sénateurs. Le mode découlera-t-il d'une élection au suffrage indirect, ou par nomination présidentielle ou mixte? 

Au-delà de tout, un Sénat avec l'expertise d'anciens présidents de la République, anciens ministres, d'ex responsables d'institutions de la République sera un creuset remarquable. Un Sénat avec Nicéphore Soglo, Boni Yayi et Patrice Talon est une opportunité à saisir. 


GRINCEMENT DE DENTS...

Si certains applaudissent, cependant d'autres craignent qu’une chambre partiellement nommée ,ne compromette le principe démocratique d’égalité devant le suffrage.

L'introduction d’un Sénat peut fragiliser la séparation des pouvoirs si son rôle n’est pas clairement délimité par rapport à celui de l’Assemblée nationale.

Et parlant d'enjeux politiques, au-delà du droit, la création d’un Sénat est aussi une décision hautement politique. 


...ET L'HISTOIRE POUR ÉVITER LES BÉGAIEMENTS

Il faut surtout éviter pour sa composition, au-delà des personnalités respectables comme les anciens présidents de la République que le Sénat ne soit pas une zone de parachutage des figures du parti au pouvoir ou d'alliés politiques de la mouvance sans aucun mérite.

Il faut éviter que le Sénat soit perçu comme une manœuvre visant à offrir de nouveaux postes pour éviter de donner raison à l'autre qui parle déjà de  : « Sénat de récompense.», où siègeront trois glorieux ex présidents de la République, mais beaucoup de mouvanciers pour affaiblie la légitimité démocratique de l’institution.

Avec le Sénat à la béninoise, il nous faut notre modèle du bicaméralisme, pour une institution transparente efficace et indépendante.

Un tel Sénat pourrait renforcer la démocratie participative et consolider la gouvernance sur le long terme.

En somme, la mise en place d’un Sénat est une réforme lourde, à la fois juridique, constitutionnelle et politique. 

De plus, ceux qui font grise mine, critiquent déjà le coût financier de cette structure avec les salaires et les infrastructures dans un contexte économique déjà fragile. 

Beaucoup de citoyens se demandent déjà si la création d’une nouvelle chambre est vraiment prioritaire face aux défis de l’emploi, de la santé et de l’éducation.

Le Sénat sera-t-il un instrument de stabilité démocratique ou, au contraire, un fardeau institutionnel? 

Tout dépendra de la volonté politique et de la clarté des règles qui en encadreront son fonctionnement.


lafriqueenmarche du 3 novembre 2025 No 1035

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