La Chronique Internationale de Salifou DIAGNE 

La jeunesse togolaise a prévu trois jours de manifestations. Les 26, 27 et 28 juin. C'est fait. Durant ces trois jours, elle a dit son ras-le-bol face à la dictature de Faure Gnassingbé. Sauf qu'à ce rendez-vous, face à l'histoire, sans être devin, dans ma précédente chronique, cette jeunesse togolaise aurait payé un lourd tribut jusqu'à la lagune de Lomé à Bê. Doit-on en être surpris ? 

Des corps sortis de la lagune de la capitale togolaise. Des organisations de défense des droits de l'Homme ont donné une conférence de presse pour faire le bilan. Selon ces organisations, sept dépouilles ont été repêchées de cette lagune. 

Pourquoi sans être devin, on a évoqué cette issue fatale ? 

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Ce qui vient de se passer avec la découverte de corps dans la lagune de Bê à Lomé, n'est pas une surprise.

En effet, depuis les années 1990, cette lagune dégage à la fois, un vent de puissance, de liberté, mais charrie également des dépouilles réelles et immatérielles de toutes les luttes d'émancipation étouffées dans sang.

Des jeunes qui ne sont ni terroristes, ni rebelles, donc sans armes, ont été retrouvés morts et jetés dans cette lagune.

ROMPRE AVEC CE CYCLE DE RÉPRESSION...

Sans être naufragés, de jeunes togolais ont été très souvent retrouvés dans cet étang qui donne une vue attrayante à la capitale togolaise.

Depuis le renouveau démocratique au Togo dans les années 1990, le quartier de Bê n'a cessé d'être un temple digne d'émancipation.

Les jeunes de ce quartier de Lomé, ont toujours propulsé une flamme pour contrer la dynastie Gnassingbé au pouvoir depuis 1967.

Depuis les années 1990, ce quartier comme d'autres également, a toujours galvanisé l'esprit d’espérance pour consoler une jeunesse en souffrance.

Malheureusement, à chaque mouvement, Bê a été confronté aux jours d’effroi de la part de la dynastie Gnassingbé de père en fils. 

Quand Bê est quadrillé par les forces de répression à la solde du régime, la lagune de ce quartier, avec sa source qui coule à pleins bords, loin de dévoiler ses trésors halieutiques, devient une sorte de morgue à ciel ouvert.

Quand le vol de la tempête de répression vient assombrir le ciel bleu de la lagune de Bê, 

quand on baisse la tête, c'est pour voir les dépouilles charriées de jeunes.

Et les 26, 27 et 28 derniers, devant la lagune de Bê, les cris de lamentations ont submergé les échos de ses flots. À grande voix, tout l’univers a entendu les actes ignobles découlant de la répression.

Face à ce torrent de désolation, devant cette lagune qui témoigne depuis trois décennies d'actes funestes, le quartier Bê croit toujours aux sacrifices de ses héros couverts, jetés ou tombés dans la lagune suite à des actes intolérables.

Cette fois-ci que les acteurs de ces actes funestes soient identifiés et punies selon les conventions internationales.

On espère qu'une prochaine fois, ce quartier et sa lagune vont rompre avec la tradition des âmes condamnées.

lafriqueenmarche du 1er juillet 2025 No 944