Houngbédji politique
L'Afrique en marche
Écrivain, économiste, psychologue de la communication,  Bertin Koovi dit que : « Le silence est parfois plus éloquent que mille justifications maladroites.». Lisez ci-dessous sa réflexion. En se défendant publiquement de ce que personne ne l’avait expressément accusé, Maître Joseph Djogbénou vient de faire ce que l’on appelle en psychologie de la communication une auto-accusation implicite. Le peuple béninois n’en demandait pas tant. Depuis plusieurs années, un mot hante la mémoire collective : “ruse”. Utilisé pour justifier un système qui serait verrouillé, un pouvoir qui serait fermé,...

Écrivain, économiste, psychologue de la communication,  Bertin Koovi dit que : « Le silence est parfois plus éloquent que mille justifications maladroites.». Lisez ci-dessous sa réflexion.


En se défendant publiquement de ce que personne ne l’avait expressément accusé, Maître Joseph Djogbénou vient de faire ce que l’on appelle en psychologie de la communication une auto-accusation implicite. Le peuple béninois n’en demandait pas tant.

Depuis plusieurs années, un mot hante la mémoire collective : “ruse”. Utilisé pour justifier un système qui serait verrouillé, un pouvoir qui serait fermé, une démocratie qui serait amputée, selon nos détracteurs.

Aujourd’hui, alors que l’histoire s’écrit et que la succession présidentielle s’annonce, Maître Djogbénou revient, non pour se repentir, mais pour s’expliquer. Une erreur stratégique. Une faute politique. Une faute morale.

Il dit : « Ce n’est pas ma nature, ni mon caractère, ni mon éducation.»

Mais alors pourquoi éprouver le besoin de le dire ? Pourquoi se disculper si l’on n’est pas coupable ? Pourquoi ce plaidoyer tardif si ce n’est pour conjurer une accusation intérieure plus forte que toutes les critiques extérieures ?

Celui qui n’a rien à se reprocher ne ressent pas le besoin de se justifier. Celui qui n’est ni l’auteur, ni le complice d’une méthode n’en parle pas… à moins que la mémoire populaire l’en ait rendu responsable.

« Nous avons conduit une refonte de notre Constitution… avec sincérité »

Ces mots l’accusent plus qu’ils ne le défendent. En parlant au nom du collectif qui a initié cette refonte, il reconnaît son rôle moteur dans la stratégie. Il ne se positionne pas en spectateur passif, mais en artisan de l’architecture institutionnelle actuelle. 

Pire, il laisse entendre que c’est l’échec d’un passage par la voie parlementaire qui aurait poussé son camp à choisir “la ruse comme méthode”. Ce faisant, il affaiblit la mouvance présidentielle et même apporte de l’eau au moulin de l’opposition.

Dès lors, comment se dissocier d’un système que l’on a aidé à construire ? Comment prétendre à l’innocence quand on a été Ministre de la Justice, président de la Cour constitutionnelle, chef de parti, juriste d’un régime ?

Quand on a couvert, soutenu et renforcé l’appareil du pouvoir, il est illusoire de vouloir apparaître aujourd’hui comme une âme pure. En politique, les actes parlent plus fort que les mots


« ALORS OUI, MAÎTRE DJOGBÉNOU AURAIT DÛ SE TAIRE», DIXIT KOOVI 

Maître Djogbénou peut bien se dire naïf ou sincère. Mais nul n’est dupe. Car s’il était sincère, il aurait dénoncé l’évolution du régime, dont il veut faire porter les tares relevées par l’opposition aux autres .

S’il était naïf, il aurait reconnu ses erreurs.

S’il était digne, il se serait tu.

Or il parle. Et ce faisant, il s’accuse. Il confirme ce que le peuple soupçonnait : la stratégie de la "ruse" fut délibérée, méthodique, assumée. Et il en fut l’un des cerveaux.

Conclusion : trop tard, trop faible, trop voyant

En politique, on ne peut pas avoir les honneurs du pouvoir et renier ses responsabilités. 

On ne peut pas bénéficier de la puissance et récuser la morale. Le peuple béninois, que l’on croyait anesthésié, est aujourd’hui éveillé. Et il regarde. Et il juge.

Aujourd’hui le Peuple lui-même disculpe le Président Talon de tout ce qui peut être reproché à la gouvernance politique depuis 2016 à ce jour .

Car en se défendant de ce que l’on pensait déjà de lui, il a validé le soupçon. Et en essayant de sauver son image, il a confirmé son rôle dans l’architecture d’un système fondé sur l’exclusion, la peur et la ruse.

Le président Patrice Talon a l’excuse qu’il n’est pas juriste donc il ne peut pas être rendu responsable comme la communication feinte du Professeur Joseph Djogbenou veut nous faire déduire de son message.

Je peux critiquer ce que je trouve mal fait par le Président en matière de communication pour n’avoir pas été associé mais je ne permettrai à personne d’accuser le Président Patrice Talon de tout ce qu’on peut reprocher à notre système démocratique.

Ils sont hélas deux responsables :

Maître Joseph Djogbenou et Maître Adrien Houngbédji.


Le Président Talon a été une victime de leur choix  politico-juridique. Alors que  nous attendons que le Président Talon nous fasse savoir son dauphin voilà que nombreux sortent pour se disculper des faits de la rupture.

Le président doit réfléchir par 7 fois avant de choisir un dauphin.

Quel qu’il soit il a mon soutien, si ce n’est pas moi le dauphin.

Maître Joseph Djogbenou a lui-même rendu difficile une carrière Présidentielle aussitôt apres le Président Patrice Talon.

Il s’est recalé lui-même hélas.

Aucune justification ne va le laver aujourd’hui de cette expression "RUSE" en politique béninoise.

C’est ce que je crois .

Cotonou le 11 avril 2025.

Dr. Bertin KOOVI Écrivain, économiste, psychologue de la communication 


Lire Aussi : « Maître Djogbénou S'est-il Recalé Lui-même ?»  Lire Une Autre Tribune de Bertin Koovi


lafriqueenmarche du 13 avril 2025 No 878

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