Une affaire secoue la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), depuis quelques jours suite à l'interprétation d'une européenne présumée impliquée à une tentative de braquage d’une agence bancaire à Kinshasa.
Une tentative de braquage a eu lieu le jeudi 16 octobre 2025. Cette tentative de braquage s'est déroulée à l’agence de la banque "Rawbank" située à la Place "Victoire", dans la commune de Kasa‑Vubu.
Cette femme du nom de Honorine Porsche est de nationalité allemande selon certaines sources.
Elle figure parmi les individus interpellés lors de ce braquage qui a foiré.
Selon un communiqué de l’ambassade d’Allemagne près la RDC, elle est bel et bien ressortissante allemande et bénéficie d’assistance consulaire.
...ACTES DE VIOLENCE ?
Suite à son interpellation, des allégations de violences et humiliations fusent.
En effet, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent la suspecte apparemment menottée et partiellement dévêtue, entourée de militaires ou agents en uniforme, faisant l’objet d’un traitement qualifié par les observateurs de "dégradant".
La Commission nationale des droits de l’homme de la RDC (CNDH) a condamné la diffusion de ces images, estimant que : « La dignité humaine et les droits fondamentaux ont été gravement atteints.».
Quant au ministère des Droits humains, il qualifie le traitement infligé à cette femme de : « Contraire à la dignité humaine », et appelle à des sanctions contre les auteurs.
Quant à la question du viol, il n'y a eu aucune certitude. Jusqu’à présent, aucune source indépendante et fiable n’a confirmé publiquement que la suspecte ait été « violée » au sens juridique strict après son interpellation.
Les sources concordantes parlent de "violence", "humiliation", "déshabillage", "mise à nu", "traînée", "piétinée".
Aucune déclaration officielle de la part du régime ou de la Police ne mentionne formellement un cas viol prononcé dans ce dossier.
Toutefois, la gravité des actes rapportés (déshabillage forcé, usage d’humiliation publique) peut être assimilée à des traitements inhumains ou dégradants, susceptibles d’être qualifiés de « violences sexuelles » selon les définitions nationales ou internationales sont à déplorer.
La possibilité qu’un viol ait eu lieu est donc écartée de façon crédible à ce jour. Les enquêteurs doivent désormais établir si des actes à connotation sexuelle ont été commis, au-dessus de l’humiliation déjà documentée.
EN ATTENDANT UN PROCÈS...
Cette affaire suscite une vive réaction de la société civile et de la communauté des droits humains. Elle met en lumière les défaillances dans le contrôle des forces de l’ordre.
La société civile déplore les risques que la présomption d’innocence soit méconnue lorsque des suspects sont exposés à des vidéos humiliantes.
Pour l’ambassade d’Allemagne près la RDC, la ressortissante allemande a droit à une protection consulaire et aux droits fondamentaux garantis par la RDC et le droit international.
Il est essentiel que l’enquête prenne en compte non seulement la tentative de braquage mais aussi le traitement réservé à la suspecte : arrestation, conditions de détention, transfèrement, violences alléguées, diffusion dimages.
Au regard des actes dégradants, la société civile souhaite la voie des poursuites contre les agents de sécurité.
L’affaire marque également un défi pour l’image de la RDC. Il s'agit de la protection des droits humains, la dignité des détenus et l’usage de la force par les forces de sécurité.
À titre de rappel, le gouvernement affirme que tous les braqueurs présumés ont été arrêtés.
Ghislain TINDUDU correspondant en RDC
lafriqueenmarche du 22 octobre 2025 No 1032
