À la question : « Combien vaut un F.CFA en Naira?», Najim Pits, banquier d'affaires répond : « Un F.CFA vaut 2,6051 ces derniers jours contre 2,6317 il y a 90 jours. ». Il poursuit : « C'est un revalorisation de 6,25% contre -1,16 %...».
Cet expert analyse et conclut : « La performance du Naira par rapport à sa valeur ces 30 derniers jours, démontre que cette valeur a enregistré un pic contrairement au creux d'avant.».
Pour Bel Shehu, macroéconomiste de son État : « La performance actuelle du naira ne doit pas surprendre. Il fallait s'y attendre. En effet, depuis les réformes du gouvernement Tinubu en mai 2023, la valeur du naira a dégringolé. Ce qui permettait une ruée au Nigeria de ceux qui possèdent le CFA.».
« Maintenant, avec la remontée spectaculaire du naira, la ruée des commerçants surtout ceux détenteurs de FCFA a commencé par s'estomper...», explique-t-il encore.
RETOUR SURPRISE...
Il décrypte encore : « Les commerçants togolais, ivoiriens, nigériens, burkinabè, camerounais, tchadiens et surtout béninois...qui profitaient de la chute du naira pour faire ici de très bonnes affaires, doivent revoir leur business/plan s'ils doivent venir ici s'approvisionner...».
Mery Shola, spécialiste en conseils banque fait également une radioscopie de la situation : « De la ruée au marché nigérian, on assiste à une sorte d'éclipse du fait de la remontée du naira...».
Il explique à nouveau : « Au début, cette situation est d'autant plus saisissante qu'elle traduit l'assurance et l'optimisme des opérateurs économiques ouest-africains. Maintenant, ils sont de plus en plus réservés à venir s'approvisionner ici au Nigeria...».
« Il y a quelques mois, les circuits commerciaux établis grâce au F.CFA découlaient des stratégies longuement élaborées. Malheureusement, elles ne sont plus de mise...»
Il martèle : « Avec le naira fort, tout semble être remis en question pour les opérateurs économiques ouest-africains par cette conjoncture particulièrement favorable de la monnaie nigeriane.».
« Ceux qui venaient s'approvisionner en tissus, ustensiles de cuisine, téléphones portables...doivent avoir le regard sur la valeur du naira avant de venir ici...», dit-il pour conclure.
Avec la remontée du naira, les investissements réalisés à l'échelle sous-régionale ne permettent plus des bénéfices escomptés. Tout est fluctuant. Ce qui engendre un décalage palpable entre les aspirations du début et les réalités de maintenant.
Wilfried GBÊGAN correspondant au Nigeria.
lafriqueenmarche du 4 mai 2025 No 897