L'Editorial de Murielle MENSAH
La période de la désignation du duo du parti "Les Démocrates" est en cours. Elle est matérialisée par une multitude de candidatures. Si on y voit le signe de vitalité et de démocratie vivante, ne doit-on pas également redouter cette pléthore qui pourrait compromettre l'unité de cette formation politique avant la présidentielle?
Le parti "Les Démocrates" a innové avec cette sorte de primaire ou d'académie informelle pour recruter le visage incarné de sa politique de demain pour diriger le Bénin à partir de 2026 si le peuple souverain le décidait.
INITIATIVE LOUABLE...
On peut saluer un signe de bonne santé démocratique au parti "Les Démocrates", surtout que ce dernier a enregistré près d'une quarantaine de candidatures. Cela témoigne d’un pluralisme réel.
L'histoire retiendra que loin des candidatures imposées, il y a eu une compétition interne. Elle s'est traduite par une volonté de débats. Ce qui démontre que c'est un parti qui vit, discute, et se réinvente.
Cette dynamique traduit une ouverture et un regain d’intérêt pour la politique, à une époque où la méfiance vis-à-vis des partis reste élevée.
Cependant, et si cet engagement se muait en une division voire une cacophonie?
En effet, cette profusion de candidatures (avec un processus de sélection écrit à la dernière minute), ne va-t-elle pas attiser les querelles internes, les campagnes personnelles de nature à fragmenter la base militante?
...SANS ÉCRAN DE FUMÉE ?
Il faut certainement compter sur le leadership légendaire de Boni Yayi pour éviter les accusations de favoritisme, des contestations de résultats, des départs de figures déçues… autant d’éléments qui affaiblissent la crédibilité d'un parti quand un tel processus de désignation ne ne déroule pas bien.
Cette sorte de primaire est trop ouverte. Il faut croiser les doigts pour qu'elle ne finisse pas par laisser des traces profondes, transformant le débat d’idées en affrontement d’egos.
Cette formation aurait dû instituer une sorte de filtrage des candidatures en organisant des débats publics, ou encore en misant sur une charte d’éthique interne. Objectif, préserver la richesse du débat tout en maintenant la cohésion du parti au cas où...
Alors que les concepteurs du système partisan ont préféré gagner du temps et sont allés à l'essentiel en désignant leur candidat, voici le parti de Boni Yayi en étalage de sa diversité.
À titre de rappel, le système partisan fait du parti, le corps irremplaçable agissant comme le relai indispensable et le battement de cœur de la vie politique.
Comment faire pour que cette diversité de candidatures soit une force et non une source de division ?
Comment faire pour que Boni Yayi en grande difficulté pour trancher entre Eric Houndété et Chabi Yayi, ne trouve pas les alibis : « Ce n'est pas moi...Ce n'est pas moi...»?
De vraies questions qui demeurent ...
lafriqueenmarche du 7 octobre 2025 No 1022