Comment sortir de la crise née de la décision du Bénin d’interdire l’embarquement du pétrole nigérien? Au nombre des nombreuses portes de sortie, des spécialistes privilégient la méditation de Pékin entre Talon et Tiani
La société chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC) qui est en charge du projet pipeline étant partie à ce dossier, des fins connaisseurs de ce dossier jurent qu’il sera régler par la diplomatie chinoise.
Selon les mêmes sources, les deux pays en conflit sont des alliés de Pékin.
PARRAIN CHINOIS OU…
D’un côté, il y a Patrice Talon qui entretient d’excellentes relations diplomatiques avec la Chine. Sa dernière visite d’État en Chine en 2023 démontre que sur l’axe Cotonou-Pékin, des nuages ne s’amoncellent pas.
Mieux, pour prendre la décision, le gouvernement béninois a jugé bon d’informer l’ambassade de Chine près le Bénin. A Cotonou, dans les grands travaux publics, on est surpris de constater que sous Talon le pro français, les sociétés chinoises ont pion sur rue.
Une preuve suffisante que le Palais de la Marina ne peut se mettre à dos la toute puissante Chine..
L’autre protagoniste (la junte de Tiani) est un aussi un fidèle de Pékin. Contrairement aux occidentaux qui mettaient la pression pour la restauration de la démocratie suite coup d’État du 26 juillet dernier, la Chine est restée dans ses « convenances habituelles ».
Avant le début de l’opération de chargement des 1ères gouttes de pétrole à Sèmè au Bénin, la Chine signe un gros chèque de 400 millions d’euros au profit du Niger comme une sorte d’avance sur solde.
… TRIBUNAL COMMERCIAL?
La brouille entre Talon et Tiani a toutes les chances d’être réglées autour d’une table de négociation sous les auspices de Xi Jinping, le puissant No 1 chinois qui ne badine pas avec les intérêts économiques de son pays.
Les observateurs avertis jurent que ce différend ne se retrouvera pas sur un diapason arbitral commercial.
Pour rappel, l’Accord bilatéral entre le Niger et le Bénin en date du 23 janvier 2019 prévoit ce cas de figure : «L’intention des Etats Parties est que l’expression force majeure reçoive l’interprétation la plus conforme aux principes et usages du droit International, notamment celle consacrée par la Commission du Droit de l’organisation des Nations-Unies.».
Ibrahim DIALLO correspondant en France
Site L’Afrique en marche du 8 mai 2024 No 637