Un sourire indulgent. Ce fut ma réaction lorsqu’à travers médias interposés, les tenants des confessions religieuses, Catholiques et Protestants en l’occurrence, ont commencé par se décocher des uppercuts, au nom du code électoral, chaudement querellé ces derniers moments.
Que va chercher le clergé catholique dans le Code électoral ? C’est le principal reproche des barons de l’Église protestante méthodiste du Bénin (EPMB) à leurs compères catholiques.
Mais que Diantre les Protestants viennent-ils foutre dans la querelle entre les politiciens et le clergé catholique, des fidèles en Christ devant Dieu et les hommes ?
Dans ce qui apparaît aujourd’hui aux yeux de beaucoup comme une guerre de clochers, c’est bien les protestants qui ont mal choisi leur angle de traitement en prenant fait et cause en faveur d’une classe politique incapable d’accorder les violons autour d’un instrument vital pour le peuple, un texte de loi consensuel pour l’organisation des prochains scrutins au Bénin.
UN CODE ALAMBIQUÉ…
« Le bien ne fait pas du bruit et le bruit ne fait pas du bien.». C’est d’autant vrai que si ça commence par faire du bruit, c’est que ça commence par sentir le roussi.
Le code électoral dernièrement voté, prestement promulgué par le chef de l’ État, Patrice Talon, se devait d’attirer l’attention des Béninois, soucieux du devenir de lelogolour pays.
Ce code électoral, vu sous cet aspect, a suscité tout naturellement, la curiosité des Catholiques. Eux, souvent appelés à jouer aux sapeurs pompiers.
Feint-on déjà d’oublier le rôle combien déterminant joué justement par le clergé catholique dans la réussite éclatante de l’historique Conférence nationale des forces vives de février 1990 ?
Paix éternelle à l’âme de Mgr Isidore de Souza, dont les Catholiques et tout le peuple béninois se souviennent encore sans doute.
C’est alors que les responsables de l’Église catholique ont tenté de scruter le document, aux fins de prévenir les gouvernants, le cas échéant, sur d’éventuels paramètres de crise à partir de ce code électoral.
Pour ce motif, est-il saint de jeter la pierre à la sainte Église catholique ?
… DIVERSEMENT APPRÉCIÉ
« La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction de l’État en matière constitutionnelle.». C’est donc du ressort de la Cour constitutionnelle de mettre fin aux passions aussitôt nées au lendemain du vote du code électoral.
Ce ne serait pas une première dans l’histoire politique et constitutionnelle du pays. Dame Elisabeth Pognon l’avait fait en son temps. Idem pour Conceptia Ouinsou, pour ne citer que les deux femmes qui ont eu l’honneur de diriger la prestigieuse institution.
Ces deux femmes avaient ce principe si cher aux hauts fonctionnaires de l’État dans les démocraties établies: « Tu m’as nommé, je ne te connais plus.».
Si ce code continue de faire jaser, c’est parce que le vote était intervenu dans une ambiance tendue, délétère, viciée, où on a vu des parlementaires gloser, fiers et conscients du caractère crisogène du document élaboré par leurs soins.
Saisi pour conformité, l’institution de Dorothée Sossa n’éprouva la moindre gêne à déclarer le code électoral conforme à la Constitution dans toutes ses dispositions.
Le vin est tiré. Il faut le boire.Jusqu’à la lie? Ceci semble moins évident. S’achemine-t-on vers un scénario « waxalla » ? Jamais et au grand jamais au Bénin.
Les concepteurs de cette expression sont aux affaires. Omniprésents au sein de l’appareil étatique. Ils savent, mieux que quiconque, les retombées du scénario « waxalla ».
Et d’un tel scénario, jamais ils ne l’avaient souhaité. Au grand jamais.
Le Clergé non plus ne souhaite pas ce scénario au Bénin. D’où son activisme ces derniers jours à propos du code électoral.
Au nom de la paix au Bénin…
Par Vincent METONNOU
Site L’Afrique en marche du 7 mai 2024 No 636